Bordeaux : un mort dans une attaque au couteau, l'agresseur tué par la Police

Le calme est revenu ce jeudi matin sur les quais rive gauche, à Bordeaux. Mais encore beaucoup de questions se posent après cette attaque au couteau mercredi 10 avril en soirée, non loin du Miroir d'eau. Selon nos confrères de l'AFP, aucun propos islamiste n'aurait été tenu par l'assaillant. L'hypothèse d'une rixe est privilégiée. 

Ce que l'on sait :

Vers 19h30, un homme, armé d'un couteau, a attaqué des passants en début de soirée, deux personnes qui se trouvaient au niveau du n°1 Quai Richelieu, près du Miroir d'eau. L'une des deux victimes, un homme, est mort. Selon nos informations recueillies sur place auprès de ses amis, la victime avait 36 ans.

L'autre victime, également un homme, a été gravement blessé. Selon la Procureur de la République, il a été transporté au CHU de Bordeaux. Ses jours ne seraient plus en danger. 

L'assaillant a continué son chemin sur les quais. Alertée, la Police a rapidement tenté de l'interpeller au pied du pont de Pierre, toujours rive gauche. L'homme ne lâchant pas son couteau, les policiers ont fait usage de leur arme pour le neutraliser. Il a été abattu. 

Les quais, du pont de Pierre à la place de la Bourse sont totalement interdits à la circulation. Le trafic des trams et bus est également interrompu dans le secteur. 

À 21h50 les pompiers quittaient les lieux. Restait sur place la police scientifique qui procédait à des derniers relevés. Le corps de la victime était encore là sous un drap blanc.

"C'était une scène d'horreur dans le calme le plus total"

La scène s'est déroulée alors que les terrasses des bars et restaurants face au Miroir d'eau se remplissaient juste avant la retransmission des matchs de Ligue des Champions, dont PSG-Barcelone.

Abigail et Salomé, deux amies étudiantes, ont assisté de loin au drame. "On était entrain de boire un verre sur la terrasse du Marguerite. Puis, on a vu un mouvement de foule, un homme être plaqué au sol puis un autre tombant dans les bras d'une personne. On a pensé à un accident de vélo ou alors une crise cardiaque. On n'a pas imaginé que c'était si grave, on ne voyait pas le couteau de là où l'on était. Ce n'est que plus tard que nous avons su ce qu'il s'était passé. Ce qui était choquant, c'était le calme qui régnait à ce moment là. Il n'y a eu aucun cri."

Le Maire de Bordeaux, Pierre Hurmic ainsi que le Préfet de Gironde, Etienne Guyot se sont rendus immédiatement sur place. 

Une enquête judiciaire a été ouverte. La Procureure de la République devrait faire un point ce jeudi en fin d'après-midi et donner plus de détails.

"Les évènements d'hier soir sont graves"

Ce jeudi matin, aux alentours de 10h30, le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic est venu saluer et remercier les policiers municipaux qui étaient présent lors des faits, la veille. A notre micro, l'élu bordelais a indiqué qu'il mettait à disposition des enquêteurs les vidéos des neuf caméras de vidéo-surveillance qui cadrillent les lieux pour aider à comprendre ce qu'il s'est passé.

Il a aussi rappelé qu'une cellule d'écoute psychologique a été mise en place très rapidement, gérée par des professionnels du CHU de Bordeaux et le centre hospitalier Charles-Perrens. Un numéro vert et gratuit est disponible de 9h à 17h le 0800 719 912. Elle restera ouverte encore pour les trois prochains jours.

Et pour orienter vers cette cellule d'urgence  médico-psychologique, quatre médiateurs vont se relayer tout au long de la journée, jusqu'à 17 heures, sur les quais rive gauche.

Une tente a été installée face à la Maison éco-citoyenne non loin du Miroir d'eau. Les médiateurs sont présents sur cette tente et circulent sur les quais.

C'est le cas de Natacha, médiatrice sociale pour le Groupement d'intérêt public (GIP) de Bordeaux Métropole Médiation. "Nous, on est la pour échanger, écouter, apaiser et orienter vers la cellule psy si besoin. Rappeler aussi que la ville de Bordeaux reste sécur. Que c'est juste une bagarre qui a mal fini. Il y a beaucoup de séniors qui avaient besoin d'être rassurés."

Une cellule ouverte à tous. C'est ce que rappelle Eléonore Becat, directrice de la mission prévention à la délinquance et médiation sociale à la ville de Bordeaux. "Il y a beaucoup d'images et de vidéos qui ont circulé sur internet. Je rappelle que ce genre de diffusion d'un tel fait divers est interdit. Pour les personnes qui auraient été choquées, n'hésitez pas à contacter la cellule médico-psychologique par téléphone."