La SNCF part en vrille en répondant à une cliente qui se plaint des tarifs
9 juin 2019 à 10h45 par A.L.
Une réponse jugée "condescendante" par les internautes.
Tant pis pour les pauvres s'ils sont...pauvres ! Voilà, en substance, ce qu'a répondu le community manager de la SNCF, ce vendredi 7 juin, à une cliente qui s'indignait du prix d'un aller entre Paris et Perpignan. Inscrite sur Twitter sous le pseudonyme "Charlie", l'utilisatrice de l'abonnement TGVMax a alors décidé d'interpeller la société française. "Comment les "pauvres" pourront prendre le TGV si un aller coûte 179 euros ?", demande-t-elle en twittant directement la SNCF, Elisabeth Borne, ministre des Transports, et Jérôme Laffon, directeur marketing de Voyages SNCF.
@Elisabeth_Borne @jeromelaffon @sncf Comment les "pauvres" pourront prendre le #TGV si un aller coûte €179? 1max2trains défend un MAX des voyages #dansletgv pour un MAX des gens pour un MIN prix #idtgvmax2 #tgvmax https://t.co/V4ea1HMn39 pic.twitter.com/gJHcRUnviN
— Charlie (@DaneMarseille) 6 juin 2019
La première réaction de la SNCF (supprimée depuis) reste très vague : "Comme vous devez le savoir, la réponse reste inchangée : l'offre TGVMax est une offre qui permet de voyager en illimité hors période de forte affluence."
Tweet supprimé par l'un des futurs ex CM de @SNCF #tgvmax @DaneMarseille pic.twitter.com/suRzX0f6su
— Fallait Pas Supprimer �x� (@FallaitPasSuppr) 7 juin 2019
Insatisfaite par la réponse apportée par la SNCF, l'utilisatrice réplique et insiste sur le fait que la SNCF "répond à côté". "Le sujet est sur le prix d'un billet pour une personne qui gagne 850 euros par mois. Comment va-t-elle payer 179 euros dans le TGV ? Le sujet est l'accessibilité au transport quand on vit sous le seuil de pauvreté", tweete alors Charlie.
Et c'est précisément à ce moment-là que le Community Manager de la SNCF aurait dû tourner 7 fois son téléphone dans sa poche avant de répondre. Dans un tweet également supprimé suite à la polémique, la SNCF a donc répondu : "Et comment fait-elle aussi pour s'acheter un smartphone de dernière génération ? Même débat et je pense que c'est compréhensible même pour les gens qui n'ont pas bac+7".
Des internautes en colère
Rapidement, les autres internautes n'ont pas manqué de pointer du doigt le "mépris" de la réponse jugée très condescendante. "Ce moment où la @SNCF se permet de porter un jugement sur les achats des personnes en situation de pauvreté. On touche le fond", écrit le journaliste Nils Wilcke.
Ce moment où la @SNCF se permet de porter un jugement sur les achats des personnes en situation de pauvreté. On touche le fond �xܳ #SOS pic.twitter.com/YarCPX36MS
— Nils Wilcke (@paul_denton) 7 juin 2019
Belle mentalité @SNCF . Voici pourquoi le transport devrait être un service public et pas un secteur concurrentiel de profit. Cf le thread sur le secours d’un TGV sous tunnel. Le ferroviaire est trop complexe pour le jeu de concurrence. Le UK l’a compris trop tard. https://t.co/g38vtBGaEc
— Alexis Poulin (@Poulin2012) 7 juin 2019
Depuis, face à ce déferlement de critiques, la SNCF a effacé ses tweets déplacés et a publié un message à destination de l'utilisatrice Charlie, annonçant que l'auteur du tweet avait été rappelé à l'ordre.
Bonjour Charlie, nous regrettons la tonalité déplacée des réponses précédemment effectuées. Elles ne reflètent en rien nos valeurs et sont incompatibles avec le comportement nécessaire à l’exercice de nos métiers. Un très ferme rappel a été effectué auprès de l'agent concerné.
— SNCF (@SNCF) 7 juin 2019